samedi 1 décembre 2012

Un peu de chaleur hivernale

Six mois après notre marathon africain, humain et aérien, que reste t'il?
Des images, des souvenirs, des parfums, des sensations, des larmes, des rires.
Et des mots.
Les nôtres, mais aussi ceux des autres.
Rendons ici hommage à ceux qui nous ont si bien accueillis, en Afrique comme ailleurs.
Voici quelques-uns de leurs témoignages.


L’Institut Français de Saint-Louis a accueilli la création « MONDIAL CABARET » le 06 avril 2012.

Ce jour là, nous recevions du vent chaud de la Mauritanie soufflant toute la journée et jusqu’au soir.

Le décor ne tenait pas…

Les artistes ont su s’adapter au désert sénégalo-mauritanien, et ont élaboré un nouveau plan de scène, une liste de numéros modifiant le spectacle initial.

Le spectacle le soir a beaucoup plu à notre public, et a suscité de nombreuses réactions : cris, rires, sourires étouffés, adresses aux comédiens, gloussements…

Certains spectateurs ont même joué, invités à tenir un rôle sur scène par les deux comédiens.

Le jeu scénique, d’une grande qualité et tenue physique, théâtrale et vocale, aborde le cabaret sous un ciel nouveau et contemporain. « Mondial Cabaret » est adapté aux enfants comme aux adultes.

Je recommande ce projet, pour sa qualité artistique mais aussi humaine, les deux artistes étant deux compagnons de route fort agréables à découvrir et à recevoir en tournée.

Bonne chance à « Mondial Cabaret », et qu’il fasse le tour du monde!

 
Eléonora ROSSI
Directrice Institut Français Jean Mermoz de Saint-Louis du Sénégal






Le spectacle Mondial Cabaret a remporté un très chaleureux succès mérité auprès d’un public nombreux et mélangé...La qualité du spectacle, mêlant poésie, magie, humour et fantaisie et l’entrain des 2 comédiens, a conquis le public qui a par la suite manifesté sa reconnaissance à l’Alliance française de Bangui pour la soirée de qualité rare, à Bangui, qu’elle lui a offerte.

Je tiens à souligner que les 2 comédiens ont fait preuve d’une totale disponibilité et d’un très grand professionnalisme dans la préparation du spectacle malgré des conditions locales limitées et des circonstances fâcheuses.

C’est donc sans aucune réserve que je recommande ce spectacle au choix des responsables d’Alliances ou d’Instituts français.

Etienne Arnould, directeur
Alliance Française de Bangui, Centrafrique




mercredi 6 juin 2012

Diego, pour les intimes



Oui, c’est bizarre. La ville qui accueille notre dernière représentation africaine porte un nom qui fait plutôt penser à nos balbutiements colombiens. Nous ne sommes pas à Pablo Escobar, ou à Ramon Perez, mais bien à Diego Suarez.

« Diego », pour les intimes.

Alors pourquoi cette ville malgache se prénomme-t’elle ainsi. ? Nous on sait, mais on ne va pas vous mâcher tout le travail quand notre ami google peut le faire aussi.

Une dernière, c’est toujours plein de nostalgie, de fébrilité, de sursauts dans la marge. Comme un dernier enjeu avant d’être désincarnés. Comme un dernier frisson avant l’éternité. Last exit to...

Mais remontons le temps qui lui-même ne se laisse pas démonter.

Arrivée à Diego ( non, on ne dit pas « chez » ) : de la boue sur nos bottes, des cernes dans nos valises, des cheveux plein la tête. Nous n’avons pas eu le temps de regarder passer le temps. Il y a trois mois, nous quittâmes Paname avec des tonnes d’illusions sur l’Afrique, et nous avions vingt ans.

Aujourd’hui nous irions bien au coiffeur ( là, on dit «chez ») mais c’est la fête des mères. Et nous avons cent ans. L’Afrique, ou plutôt les Afriques, nous ont livré une infime partie de leur secret, nous avons frôlé racisme vaudou et fêtes expatriées, mendiants et prophètes, sable et ciment, goudrons et nicotine, girafes et pollution. Et comme nous, le spectacle est plus vieux.


Il faudra laisser décanter nos souvenirs pour qu’ils trouvent une nouvelle jeunesse dans la prochaine version de Mondial Cabaret. Nos prochains numéros prendront-ils le chemin du Kuduru angolais, du voile islamique, du masque zimbabwéen ? Rendez-vous à Paris ( c’est un scoop ), bientôt, pour le découvrir.

Ce que nous savons, c’est que ce voyage nous aura remués, secoués, bouleversés, mélangés, et qu’il faudra remettre tout ça en ordre, des pieds à la tête, de fond en comble. Démêler les Afriques. Identifier le rôle et l’influence de chaque étape. Car Kigali n’a pas plus en commun avec Sal que Sartrouville avec Phnom Penh. Et le Bénin ressemble autant à la Namibie que Demis Roussos à Christophe Maé.

Nous rêvons. Boulevards de l’inconscient qui travaille et nous renvoie inlassablement dans les salles d’embarquement que nous venons à peine de quitter. Rêves de passeports qu’on tamponne, rêves de Pierre Mauroy qui porterait nos excédents bagages, rêves de nos chers disparus qui sont encore vivants, rêves d’amphithéâtres renumérotés, de pluies sèches, de tes cheveux mouillés au sortir de la douche, d’une prostituée portant la burka islamique, rêve d’une dictature enchantée, rêve d’un adolescent qui nous remet un tract de Marine le Pen au milieu d’une rue de Bangui, rêve d’une jeune italienne fumant la pipe, rêves de joie et de peines, et de tes mains sur mon épaule, où toutes les Afriques se mélangent en un seul concerto flou, où les repères s’en vont, où l’on se perd et se retrouvera, peut-être. Un jour, bientôt, demain ?


Nous marchons. Avenues de la coloniale Diego Suarez, assoupie dans la chaleur entre midi et trois, tourbillonnante après le crépuscule, musicale et sentimentale.

C’est bon de terminer la tournée ici, avec Bruno Duparc, un homme intelligent, drôle, et humain. Qui aime son métier et ses semblables. Il nous a accueillis avec générosité et évidence. Cette dernière étape, comme quelques autres, est un enchantement fluide et simple. Malgré la fatigue dans les pattes, malgré la chaleur, malgré nos cent ans et la douleur persistante d’un coccyx depuis un mois fêlé. Simple comme bonjour. Joyeux comme pas deux. Doux comme l’amour.

Mais c’est fini. Nous rentrons à Tananarive, dans le 46e avion de ce périple de plus de 12 semaines. Comme on s’ennuie, on trace au stylo l’itinéraire sur la carte. Ça ressemble à ça, à quoi la logique est manifestement étrangère :


Puis, comme on s’ennuie encore, on commence à avoir faim. On pense à la gastronomie africaine, dont nous avons pu expérimenter quelques facettes. Nous avons parfois mangé ça, et c’était bon.


Nous avons beaucoup plus souvent mangé ça ( 47 avions = 47 repas comme ça, sic ) et ça nous a permis de maigrir un peu.







Et puis de temps en temps nous avons mangé ça (28 représentations=28 repas comme ça, sauf que souvent c’était moins joliment présenté, moins copieux, moins bon, moins propre et avec moins d’ordinateurs derrière ):


Puis, comme on s’ennuie toujours, on se remémore quelques images de cette équipée sauvage : la découverte de l’Afrique à Pointe-Noire, qui sembla être tout ce qu’on imaginait et bien plus encore, et puis le triomphe de Harare, l’émotion de Mindelo, la surprise de Kigali, la folie de Nairobi, l’humanité d’Arusha, le charme de Windhoek, nos artistes invités, les accidents, les désespoirs, les belles victoires et les cruelles désillusions. Des sourires et des larmes alternent sur nos visages.

Il y a eu de magnifiques rencontres et de cruelles confrontations ( beaucoup moins ), quelques hommes et quelques femmes que nous allons sans doute recroiser sur notre chemin. Et d’autres, des centaines, que nous ne reverrons plus jamais. La seule chose que nous avons pu leur offrir est ce spectacle, dont on espère qu’ils garderont de beaux moments dans leurs mémoires.

Car nous passons, éphémères marchands de souvenirs, athlètes jaunissant, vies cornées. Nous passons quand il faudrait rester, nous effleurons quand il faudrait comprendre. Brefs comme la vie, éternels comme l’attente. Il nous faudrait des millions d’existences encore pour appréhender ces Afriques. Mais nous passons. Resteront les pierres, les vallées, les herbes folles et ce que nous aurons semé.

Je regarde mes mains, qui ont écrit ce blog. Ampoules, piqûres, tâches et cicatrices. Je rentre chez moi, pour tenter de me souvenir que ces mains qui écrivent sont aussi des mains qui caressent. Qui peuvent dire, et qui peuvent toucher.

Un jour, bientôt, demain, nous repartirons, mais d’ici là, je rêve que ces traces numériques, froides et fugaces, continuent de faire écho aux sentiments qui les ont nourries, afin que nous ne passions pas comme des fantômes ou des illusions, mais comme des complices, des amis, des relais.

Nous allons, passeurs et vagabonds, témoins et messagers.

Des messagers fragiles, à la vision parcellaire, des témoins naïfs et pleins de contradictions, des voyageurs inquiets et des passeurs d’incertitudes.

Mais ce dont nous sommes conscients, c’est que plus jamais nous ne revivrons une aventure comme celle-là. Et que nous avons changé.

Pour le meilleur ? Qui sait ?


mardi 5 juin 2012

Artiste invitée : Marie Le Cam



Une belle surprise nous attendait à Madagascar, dans la ville de Majunga, où l’accueil et le spectacle nous ont permis de panser rapidement nos plaies ( bien ouvertes récemment ).

Presque par hasard, nous y avons retrouvé une amie, qui se trouve être aussi une actrice hors du commun. Une comédienne reconnue qui n’a pas hésité lorsque nous lui avons proposé une petite participation amicale dans le spectacle ( n'insiste pas Marie, tu n'auras pas un centime ).

Elle nous a fait l’honneur de nous accompagner pour un numéro que nous avons créé avec elle, en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Et qui nous a autant régalés que le public ultra chaleureux de Majunga ( Guillaumette en tête ).

Et même, on a pris une claque ( surtout Olivier ).

C'était une vraie joie de partager ce moment sur scène avec quelqu’un qu’on aime beaucoup, beaucoup ( beaucoup ).

Merci du fond du coeur, Marie, pour ta générosité.

Total eclipse of the heart


Alors que nos cœurs douloureux s’apaisent dans l’écho d’un slow guimauve eighties – et que nos esprits post-adolescents dégoulinent d’émotion en rementalisant le portrait de Bonnie Tyler - interprète à la divine vocalité rauque mais qui a dû partager son styliste avec bon nombre de stars du porno d’antan - juste une image pour dire la façon dont nous avons été reçus à Antananarivo:



Et même pas envie d’en parler.

Tournée africaine 2012


17 mars – Institut Français - Pointe Noire – Congo Brazzaville

20 mars – Reps Theater - Harare – Zimbabwe

22 mars - Ecole Communautaire - Lusaka - Zambie

23 mars – Alliance française - Lusaka – Zambie

27 mars – Cinéma Asa - Sal - Cap Vert

29 mars – Centre Culturel de Mindelo - Cap Vert


31 mars – Cinéma Praia – Institut français, Praia - Cap Vert

4 avril – Institut français - Abidjan – Côte d’Ivoire

6 avril – Institut français - Saint-Louis – Sénégal

11 avril – Club libanais - Kumasi – Ghana

13 avril – Alliance française – Accra - Ghana

17 avril – Cinéma Roma - Asmara – Erythrée


20 avril – Institut français - Lomé – Togo

25 avril – Institut français - Cotonou – Bénin

28 avril –  Alliance française - Bangui – Centrafrique

2 mai – Kirisagawa - Institut français, Kigali – Rwanda

4 mai – Alliance française - Nairobi – Kenya

5 mai – Haller Park - Mombasa – Kenya


8 mai – Ile d'Anjouan - Mutsamudu – Comores

10 mai – Ile de Moheli - Fomboni – Comores

12 mai – Grande Comore - Moroni – Comores

16 mai – Alliance française - Dar es Salaam – Tanzanie

19 mai – Alliance française - Arusha – Tanzanie


23 mai – Playhouse theather -  FNCC - Windhoek – Namibie

26 mai – Chà de Caxinde - Luanda – Angola

30 mai – Alliance française - Tananarive – Madagascar

1 juin – Alliance française - Majunga – Madagascar

4 juin – Alliance française - Diego Suarez - Madagascar

Faites comme Loiseau


Hommage ému à celle qui nous a accompagnés sans faillir dans ce marasme invivable qu’est Luanda.

Au-delà de sa grâce, de son intelligence et de sa sensibilité, Jennie Loiseau nous a enchantés : efficacité, rigueur, professionnalisme, disponibilité, discrétion, humilité, clairvoyance, égalité d’humeur, et beaucoup, beaucoup de choses à raconter !


Elle fait partie de ces rencontres qui rendent les choses simples et légères. Elle pourrait en apprendre beaucoup à ceux qui accueillent des spectacles dans leurs lieux. Nous lui devons la réussite de notre passage à Luanda.
Alors nous prions pour que tout continue comme ça, dans la simplicité et l’évidence, et avons hâte, vous aussi, de vous rencontrer et de partager avec vous.

Mais si vous voulez voir des artistes vraiment heureux, un petit secret: faites comme Loiseau.

lundi 4 juin 2012

La ville la plus chère du monde


Une pizza à 50 dollars ? Tout de suite, monsieur.

Une chambre d’hôtel (9m2) avec vue sur la misère en tôle ondulée ? 500 dollars.

Un Gin-Tonic ? 25€.

Bon alors plus simple, parce qu’on est au bord de la mer, une tranche de poisson grillé et du riz dans un bouiboui ? Allez, on vous la fait à 25 dollars.

C’est sympa, mais je vais plutôt reprendre un lexomil.

Bienvenue en Angola, capitale Luanda, la ville la plus chère du monde. Parce qu’en Angola, il y a du pétrole et des diamants.

D'abord, il faut savoir qu'on a failli ne jamais y arriver. Pas de visas, de grosses galères administratives, mais finalement, à l'aéroport, les douaniers ont été très diligents. Du coup on les a pris en photo en pleine action.

Alors c’est comment la ville la plus chère du monde ? On ne sait pas très bien, parce qu’au niveau paysage urbain ça ressemble à s’y méprendre à la ville la plus pauvre du monde, avec quelques bijouteries en plus.

Quant aux exemples tarifaires qu’on vous donne, on a voulu rester raisonnables : nous ne sommes pas allés dans la partie de la ville où sortent les expatriés, parce là, c’est plus cher.


Le spectacle s’est déroulé sans galère majeure, dans un grand théâtre un peu délabré. Mais comme on était dans la ville la plus chère du monde, on a multiplié par 20 le prix des places du billet d’entrée. Pas bêtes.

Dommage de s’être basés sur le tarif d’Arusha, et qu’à Arusha c’ait été gratuit. Du coup ça n’a rien changé. Apparemment les gens étaient contents. On leur a fait l’humour au même prix qu’ailleurs, ça a dû leur faire bizarre de se sentir normaux.

Mais en dehors du spectacle, nous avons vécu une ville tendue ( forcément ), où tout semble difficile, la circulation, la communication, l’acceptation de l’autre. Une atmosphère à vous donner des rêves de condominiums.

Le soir, on nous a quand même indiqué une boîte sympa, l’Elinga, où nous avons pu observer la faune locale : arty et surlookée, façon Berlin nineties, ou Bastille quand c’était encore vaguement authentique. L’espace est sympa, expos, DJ, scène de théâtre, on a bien aimé.

On s’est demandés, en revanche, ce qui poussait les gens à s’expatrier dans cet endroit invivable. On a bien une idée, mais recommencer à parler d’argent, ce ne serait pas un peu vulgaire ?


dimanche 3 juin 2012

Artiste invitée: Elisa Tamisier


En plus d'enchanter nos journées à Windhoek et d'avoir pris les photos de notre ballade ci-dessous,  Elisa a aussi géré avec brio la régie technique de notre spectacle. Et dans sa belle générosité pluridisciplinaire, Elisa danse.
C'était donc notre première régisseuse-danseuse.
Du haut de ses vingt printemps, Elisa sait tout faire. Respect!

samedi 2 juin 2012

Giscard sur la bouche


Je te vois, ami lecteur, affichant une moue mi-dégoût mi-scepticisme à la découverte de ce titre énigmatique.

Pour ta gouverne, nous sommes à Windhoek, capitale de la Namibie, tel Valéry Giscard d’Estaing, qui lui n’y fait pas un spectacle mais va dégommer du pachyderme à la carabine, comme apparemment tous les ans. On espère le croiser pour lui dire tout le bien qu’on pense de ça. Et à Windhoek, ancienne colonie allemande dont l’urbanisme est orné d’artères telles « FranzShubertstrasse » mais aussi «Robert Mugabe Avenue », on s’embrasse sur la bouche. En famille, entre amis, entre hommes et entre femmes. Surtout quand on ne s’est pas vu depuis longtemps et qu’on est trèsheureux de se revoir. Ça fait tellement plaisir de revoir tante Greta, mais c’est vrai qu’elle pique un peu. Festival de smacks assurés dans les aéroports. Mais on ne met pas la langue. Ou alors c’est qu’on s’aime vraiment beaucoup.


Voilà pour une coutume locale qui risque de te surprendre, ami lecteur, si tu débarques de bon matin à Windhoek. Nous, nous sommes arrivés en début d’après-midi, et comme nous n’avions jamais mis les pieds en Namibie, on n’a pas eu l’occasion de retrouver quelqu’un qu’on aimait beaucoup ( même si on finira pas en quitter quelques-uns qu’on continuera d’aimer énormément ) et, donc, nous nous serrâmes la main avec juste ce qu’il faut de poigne chaste et modérée.

Windhoek est blond. Surtout dans le centre. Il y a des grands magasins pour la pêche et le camping, des centres commerciaux comme on n’en a pas vus depuis Vélizy 2 dans les années 80, et un quartier plein de baraques en tôles ondulées, où tout à coup Windhoek est beaucoup moins blond.

Tradition allemande oblige, nous donnerons le spectacle dans une ancienne fabrique de bière, et en habit traditionnel du Tyrol.


Le public est à l’image du breuvage jadis brassé : blond. Et aussi à l’image de notre continent : vieux. Surtout les premiers arrivants, car le spectacle est complet, et qu’on n’a plus 20 ans quand on craint de se retrouver sans place assise par une fraîche soirée d’automne dans un hangar industriel. Au final, nous réunirons toutes les tranches d’âge, et toutes les couleurs de peau, qui ne s’embrassèrent pas sur la bouche, parce qu’il ne faut pas rêver non plus, mais rirent de concert pendant une heure trente, parce que, quand même, ils sont à se pisser dessus ces petits Franzosen. C’est d’ailleurs pour éviter ce type de déconvenues incontinentes que nombre de spectateurs circulèrent allègrement entre la salle et les commodités, séparées par une lourde porte qui grinçait comme une blague de Marcel Proust. Ou plutôt Gaspard (Proust), qui longtemps s’est levé de bonne heure mais nous laisse maintenant seuls à le faire.


Nous avons beaucoup aimé Windhoek, le spectacle, les gens, la douceur de vivre, les brochettes de Kudu, faire un feu de bois au bord d’un lac, caresser la corne d’un rhinocéros blanc, boire du vin sud-africain, avoir un peu froid, cuisiner un tartare de saumon, danser et rire, faire des photos, acheter une polaire, et beaucoup de choses qui font la saveur de la vie de tous les jours, qu’on avait trop souvent perdues de vue à force d’aller de plateaux de théâtre en salles d’embarquement, et là, pour un peu, on se serait sentis renaître. Et blonds.

Merci Pauline, Luc, Elisa, Caroline, Cédric pour ces superbes souvenirs, gentillesse, générosité, partage, éclats de rire, tendresse, bonté, talent, inspiration, humanité. Nous n’exagérons rien en écrivant que vous êtes inoubliables.

D’ailleurs nous n’exagérons rien, jamais.

A part peut-être l’histoire sur les costumes tyroliens.


jeudi 31 mai 2012

Artiste invitée: une panthère noire



Nous aurons un long article à écrire pour tenter de vous dépeindre la rencontre époustouflante que nous avons faite à Arusha.
Voici déjà une photo de l'intéressée.
Et en guise de préliminaires à davantage de précisions et de sensations, de contrastes et de saveur, je vous propose d'explorer un peu le net et ses ressources concernant le mouvement des Black Panthers.
En espérant vous intriguer.


Blessed be the panther




mercredi 30 mai 2012

Les Trois T



Alors là, attention ! Tellement de choses à vous narrer, que je ne sais par où commencer ni sur quel pied danser. Nous sommes à Arusha, la ville des 3 T. Qui eux ne savent plus sur quel talent chanter.
Mais je m’égare. Car ici, il n’est pas question du groupe éponyme (3T) constitué d’une des portées Jackson qui vous sirupa les oreilles de ses miellosités funky à vous en faire couler des rivières de cérumen dans les années nonante, non, non, ici c’est autre chose.

Arusha, dont l’aéroport est autrement plus prestigieusement baptisé que Roissy Charles de Gaulle (puisqu’il s’appelle tout simplement « Kilimandjaro ») est en effet la ville de base de la plupart des randonneurs tanzaniens, au pied de la montagne mythique et à deux pas du Serengeti, le parc des parcs, la cerise du gateau, l’incontournable où nous n’irons pas non plus car nous sommes ici pour bosser et pas pour nous amuser manquerait plus qu’on voit un truc sympa entre deux salles d’embarquement.

Tourisme, donc, pour le premier T.

Alors le deuxième ? Taie d’oreiller ? Tango? Taboulé ? Pour ceux d’entre nous qui ont un peu plus de culture générale qu’un boa constrictor en pleine digestion, la réponse a déjà fusé : Tribunal !

Mais je te vois, camarade boa, en train de froncer les sourcils derrière ton PC : tribunal de quoi, t’interroges-tu imperceptiblement. Eh bien pour toi, reptile ami, la réponse est là : Tribunal pénal international pour le Rwanda. Qui d’ailleurs n’y sera bientôt plus. Car c’est fini tout ça, comme on vous a déjà raconté dans notre article sur Kigali. Enfin, je ne serai pas étonné qu’une ou deux victimes du génocide ne pense pas exactement ça.

Mais reprenons un troisième thé pendant que le monde s’autodétruit.

Et celui-là risque de nous coûter bonbon : Tanzanite. Car comme chacun sait la tanzanite est une variété bleu à violette de zoïsite. Elle se rencontre souvent sous forme de gemme transparente. Elle a la même formule chimique que la zoïsite Ca2(Al.OH)Al2(SiO4)3 mais avec des traces de vanadium plus franches. Et je n’ai absolument pas fait de copier/coller sur Wikipedia.

Voilà, donc une ville touristique, pleine d’expatriés qui travaillent au tribunal international et vont bientôt s’en aller, et de nouveaux riches qui trafiquent de la tanzanite. Vous voyez le tableau ? Alors, c’est comment ?

Eh ben c’est génial ! Si, si.


Parce que nous n’avons rien vu de tout ça, mais une alliance française charmante remplie de créatures charmantes, des autochtones adorables, un accueil d’une générosité inégalable, un spectacle ultra réussi dans des conditions qui auraient pu relever des 3G ( Gageure et Grosses Galères) mais qu’on n’a pas senti passer tellement on était bien là-bas, tellement on avait envie d’y rester longtemps, tellement on s’est sentis aimés.

Et puis il y a eu Gaëlle Lapostolle. Quelqu’un qui fait des miracles. Enchante le monde. Donne du souffle à la vie. Vous emporte dans un tourbillon d’amour, d’intelligence et de bienveillance. Nous sommes repartis, et comme vous verrez, nous avons continué à avoir de la chance dans la suite de nos aventures. Gaëlle est un trèfle à quatre feuilles dont le charme agit longtemps, longtemps.

Quant aux images, ce sont celles du Kilimandjaro. Enfin ce qu’on en a vu. Car la plus grande star locale est tout bonnement restée la tête dans les nuages.


mardi 29 mai 2012

Les chaussettes de l’archiduchesse




Ce matin, nous pouvions lire dans les yeux des employés tanzaniens de l’hôtel une certaine perplexité lorgnant vers le balcon où séchait notre linge.

Sans doute leur était-il difficile d’imaginer mon camarade partir en safari vêtu de cette grande robe noire en dentelles et jupons, qui goutte-à gouttait sur le sol d’un lodge élégant d’Arusha.

Car nous composons avec les impératifs logistiques de cette tournée africaine, et ce matin nos costumes tâchent de sécher où ils peuvent.

C’est incongru, mais nous aimons cette image. Son décalage et sa poésie dérisoire. Car elle nous rappellerait s’il en était besoin que nous sommes peu de choses.

Lorsque nous jouerons le spectacle au théâtre du Rond-Point, c’est promis, nous continuerons de venir faire sécher nos costumes ici.

La tentation de l’égoïsme


Les jours se suivent et ne se ressemblent plus. Nous avons connu les Afriques. Celles qui nous ont bouleversés comme celles qui nous ont déplu, celles qui parlent la langue de Voltaire ou celle de Britney Spears, les Afriques exemplaires et les Afriques décadentes, la pureté de l’air marin et la puanteur des embouteillages, les champs de sacs en plastique et les allées de baobabs.

Nous avons retenu des leçons indélébiles, et nous sommes passés à côté d’autres apprentissages. Nous avons grandi, mûri et vieilli. Nous avons aimé, nous avons haï. Nous sommes un autre.

Notre spectacle, nous l’avons joué dans de merveilleuses conditions techniques, pour des publics avertis ou habitués à notre exercice de l’art. Nous l’avons aussi joué dans des néants culturels et logistiques, où personne n’avait jamais vu ça.

Le spectacle a été joué autour du monde une soixantaine de fois. Au début de cette aventure, nous étions prêts à tout, au moins à en découdre avec tous les obstacles et les contretemps, les contrariétés et les approximations. Aujourd’hui, lorsque parfois les conditions d’accueil sont précaires, lorsque nous n’avons pas les moyens de faire de belles lumières, lorsque les camions qui passent chantent plus fort que nos ritournelles, lorsque nous nous confrontons à l’incompréhension et l’incommunicabilité, la tentation est grande d’adapter nos exigences et notre désir à la réalité (quand il faudrait pourtant tâcher d’adapter la réalité à nos exigences ?).

On ne nous donne pas les moyens de faire notre spectacle dans les conditions optimales ? Peut-être prendrons-nous moins de plaisir, et ce ne sera pas de notre faute si le résultat est approximatif. Puisque nous avons fait la preuve des dizaines de fois que le spectacle peut-être magique et triomphal, pourquoi s’acharner ? La faute à nos hôtes. Voilà.

Qui parfois y mettent du leur : pour ma part, en tant que Serbo-germano-alsaco-juif ukrainien, on m’avait traité de tout sauf de parisien. Apparemment, dans la bouche de certains, cela sonne comme une insulte. Nous n’allons pas aborder ici la question de la xénophobie, trop vaste sujet pour un si petit blog (même si ça nous titille).Ni d’ailleurs la bêtise humaine, pour les mêmes raisons. Mais ça surprend quand même quand les deux vous tombent dessus en même temps. Sic.

Mais revenons à nos chèvres qui broutent du plastique le long des nationales.

Et à la tentation de l’égoïsme : pourquoi passer douze heures de montage dans un lieu improbable, avec des moyens techniques indigents et des interlocuteurs de peu de (bonne) volonté ? Alors que nous pourrions placer deux projecteurs approximatifs, et jouer quand même. D’autant qu’on nous le répète souvent : « vous savez, les gens, ici, ils ne verront pas la différence, ils ont l’habitude de ça ». Re-sic.

La logique pourrait sembler implacable, mais il y a quelque chose qui nous chiffonne, nous froisse, nous plisse douloureusement le front : pourquoi dans ce cas avoir conçu un spectacle itinérant, mobile, adaptable, pourquoi être venus de si loin pour plier dans la dernière ligne droite, fut-elle glissante et propice aux crocs-en-jambe ?

Et surtout, n’y a t’il pas, justement, dans ces obscures parties du monde où la lumière des arts est une flamme vacillante, un vrai défi à relever ? Ne trouvons nous pas davantage de sens à nos aventures lorsque quelqu’un nous dit que le spectacle l’a marqué pour la vie - parce qu’il n’avait jamais rien vu ni même imaginé de semblable – que lorsque nous officions sous les regards éclairés de publics plus avertis ( même si c’est très agréable) ?

Faire un spectacle comme le nôtre, n’est-ce pas vouloir donner la chance à tous les publics de pouvoir profiter du meilleur de nous-mêmes ?

Même si parfois cela demande un effort qui nous semble de prime abord intenable ? Récemment, nous avons posé nos lourdes valises dans un nouvel aéroport, une nouvelle cité chaude et poussiéreuse, où nous rêvions de faire un beau spectacle, et où nous nous sommes efforcés de tout recommencer, comme neufs malgré les dizaines de milliers de kilomètres déjà parcourus lors de cette tournée, vaillants, volontaires, intrépides malgré la fièvre.

Il semblerait que nous dérangions, avec nos « exigences ». Sic.

Quand on est mal reçu ( conditions délicates et accueil indélicat, pour rester dans l’euphémisme ), la tentation est encore plus forte de baisser les bras et de se dire que notre hôte ne mérite pas la peine qu’on voudrait se donner pour lui plaire. Fort heureusement, nous avons depuis longtemps appris à nous élever au-dessus des problèmes de susceptibilité, des problèmes techniques, et surtout, des problèmes d’ego. Et surtout, nous ne prenons pas les spectateurs en otage, quand bien même toute notre bonne volonté est coupée dans son élan.

Aussi, armés de patience, de courage, et aussi d’un certain mépris pour les étiquettes et les a priori, avons-nous fait tout notre possible pour que cette représentation encore soit la plus belle possible. Le lieu s’y prête, improbable comme souvent et charmant comme rarement. Pas facile facile, avec ses grenouilles et ses cigales qui envahissent l’espace sonore, avec le vent qui s’engouffre dans le décor, avec un éclairage spartiate. Mais nous avons parié que le charme opérerait.

Ce fut une excellente représentation, de celles qui vous donnent la force de continuer à vous battre, quand parfois la vie tente de vous mettre K.O. Ce qui nous permet de rester debout, de garder la ferveur nécessaire à poursuivre notre chemin, à défricher des espaces vierges, à conquérir, c’est aussi une certaine idée de l’art, qui veut que l’œuvre ne se confonde pas avec ses auteurs. Lorsqu’on présente un spectacle, on présente un travail. C’est sur ce travail que nous devrions être jugés, non sur notre origine ou notre comportement ( qui si j’en crois les innombrables lettres de remerciements et témoignages de reconnaissance que nous avons reçus depuis le début de ce spectacle a pourtant fait une belle unanimité ).

Sommes-nous de bons artisans ? Nul n’a daigné nous le dire ici, et c’est la première fois. Sic.

Nous pensons que lorsqu’on accueille un spectacle, comme lorsqu’on le représente, il faudrait avoir ne serait-ce que l’ombre d’une idée de ce qu’est un projet artistique, et savoir respecter ses interprètes, à défaut de les apprécier.

Il faudrait savoir aussi, dans le regard que l’on pose sur ce travail, distinguer l’œuvre de ses auteurs ou interprètes.

Sinon, Louis-Ferdinand Céline serait un très mauvais écrivain, et Bernard Menez un acteur hors pair.



lundi 28 mai 2012

L’employé du mois : Harrisday



Il y a de vraies belles rencontres, que nous ne pourrons pas toutes relater ici. Mais aujourd’hui, nous souhaitons mettre en lumière Harrisday, qui a fait la même chose pour nous à Dar-Es-Salaam.

Gentillesse, compétence, disponibilité, qui nous ont permis de mener à bien cette représentation où nous avons pris un immense plaisir.

Il y a des moments comme ça où nous sommes heureux, où nous rêverions de retrouver le même technicien à chacune de nos prochaines étapes, afin d’être tout simplement sereins, rassurés, réconfortés.

Il y a des moments comme ça où nous rêverions que la vie bégaie.

Thank you, Mister « Day ».

vendredi 25 mai 2012

Comores ter



Sur la plage, des adolescents se rêvent Zidane aux pieds nus. 


Loin des détritus, bleu-brun-bleu de nos serviettes froissées dans le sable.


Et le sourire de Sumita, comme une promesse, en guise d'adieu.

mercredi 23 mai 2012

Le retour de Bruno Lacrampe




Vous êtes nombreux à nous interroger régulièrement sur l’une des figures emblématiques de notre blog. Petit rappel ici. (Maman, si c’est colorié en mauve, ça veut dire que c’est un lien et que tu peux cliquer dessus ).

Après de longues et infructueuses recherches dans les méandres des alliances et instituts français du monde entier, nos enquêteurs m’annoncent enfin le plus gros scoop de cette fin de printemps.

Il s’agit d'un homme que nous avions laissé, souvenez-vous, accompagné de son petit chien pataugeant dans la gadoue, dans une sombre ruelle de Bogota, tel un Roméo Langlois en instance. Que s’est-il passé ensuite ? Tant d’inconnues à résoudre, tant de mystères insondables et de questions à vous brûler les lèvres.

Eh bien, aujourd’hui, nous pouvons rappeler nos enquêteurs, car la nouvelle est tombée comme ça, par hasard, au détour d’un sentier boueux de l’île d’Anjouan, aux Comores, et se répand comme une trainée de poudre : il arrive !

Mais qui, bon sang, qui ? Face à ce suspense insoutenable qui met toute une population d’internautes et d’insulaires en émoi, nous ne saurions vous faire patienter davantage : le grand événement de cette tournée, c’est le retour de Bruno Lacrampe.

N’écoutant que son courage et sa pugnacité, Bruno a accepté de prendre la direction de l’alliance française d’Anjouan. Sans craindre les difficultés économiques de l’île, son inertie, ses infrastructures à l’abandon, son climat étouffant, ses routes défoncées, son alliance française minuscule et sans crédits, Bruno relève le défi.


Car contrairement à ce que pouvait laisser supposer le confort douillet et enfumé de son bureau cossu de Bogota, nous le soupçonnions depuis toujours, nous le sentions: Bruno est un aventurier. Un Indiana Jones de la francophonie, un Crocodile Dundee de la culture, un Allan Quatermain de la coopération.

Il arrive, dit-on. D’ici quelques jours. Nous n’aurons pas le plaisir de le croiser puisque nous-mêmes repartons pour de nouvelles aventures. Mais nous sommes certains qu’il sera bien accueilli par l’équipe locale et ses quelques mots de français, qu’il apprendra le comorien les doigts dans le nez, qu’il troquera sans sourciller ses costumes pour des boots et un short, qu’il domptera les moustiques les plus tenaces de l’Afrique, qu’il saura aimer cette île qui ne se livre pas au premier abord, faire fi de tous les obstacles, et donner à l’aliance française d’Anjouan un nouveau souffle.

Ou pas. 

mardi 22 mai 2012

Comores : c’est joli chez vous ?


Vues d’avion, les trois îles de Comores sont des petits paradis qui chantent leur promesse à vos trains d’atterrissage. C’est ensuite plus contrasté, lorsque l’on est en prise directe avec les Comores-d’en-bas.

La réalité comorienne, en dépit de paysages paradisiaques, c’est aussi cela : des plages jonchées de détritus, des services publics déficients, un approvisionnement aléatoire, une torpeur insondable. Mais sondons.

Si les Comoriens ne sont pas de grands communicants, nous n’aurons pourtant pas à nous plaindre de l’accueil que l’on nous a réservé dans les trois îles, qui n’avaient pas vu un spectacle de théâtre depuis plusieurs années.



Nasrat, à Moroni, se sera dévouée sans limite – et jusque dans les cabinets de radiologie - à la réussite de notre spectacle. Caroline, à Anjouan, aura fait – et réussi - l’impossible pour que son public nous adopte. Emmanuelle, à Moheli, nous donna la flamme nécessaire à éclairer un archipel au bord de l’obscurantisme (oui, on a aussi un peu galéré avec l’electricité !)

Tout cela pour aboutir au plus beau cadeau que l’on puisse nous faire, un soir, au bout du monde ( à part peut-être de l’eau pour se doucher ?), le témoignage de Youssouf, technicien adorable de l’île d’Anjouan :

« Les gens qui étaient là ce soir s’en souviendront toute leur vie »

Touché .


lundi 21 mai 2012

Hakuna Matata



Comme vous le savez, Mondial Cabaret a été joué dans les lieux les plus improbables, mais là c’est une première : Haller Park. Lors du montage, les premiers spectateurs sont là : singes, mangouste, girafes, tortues géantes, marabouts...

C’est la première fois que nous jouons pour les animaux.

C’est à Mombasa, au Kenya. Gérard Saby, qui nous accueille, est un homme délicieux et singulier, puisque c'est lui qui nous a destiné ce lieu, où le spectacle se déroule sous une grande paillotte, dans un parc animalier dont on doute qu’il fut ainsi baptisé en hommage à Bernard Haller, que nous aimons pourtant bien même s’il est mort.

Les graphistes africains nous auront fait de belles affiches durant cette tournée, mais aucune une comme celle-là:



Sont-ce les animaux ou nos têtes de vainqueurs qui ont fait se déplacer la foule jusqu’ici ? Nul ne le saura. Toujours est-il que la salle est comble, déborde, un partie du public restant debout au milieu des singes qui font les marioles ( Cheetah, si tu me lis, rends-moi les bananes que tu as piquées dans ma loge ).

Belle représentation, beau public, beau décor. Un séjour au Kenya - Nairobi et Mombasa - riche en émotions de toutes sortes, tonique, revigorant, vivifiant. Un bonheur. Un régal. Un sans-faute.

Mais nous serions inexcusables, ingrats comme pas deux, de clore cette parenthèse kényane sans rendre un vibrant hommage à Hélène Bekker, qui depuis ce beau pays a tout mis en œuvre et fait fi de toutes les résistances pour faire adopter notre projet dans la plupart des théâtres de cette tournée. Hélène, ces bravos sont pour toi.


Sans elle et son équipe de choc et de charme (Harsita Waters, Solenne Huteau) nous ne serions pas venus jouer en Afrique.

Sans Gérard Saby, nous n’aurions pas eu l’occasion de jouer pour les animaux.

Et il y aurait toujours des bananes dans ma loge.