Centre culturel de Mindelo.
Nous créons pour la fin du spectacle un petit hommage à Cesaria Evora, et l’émotion qui saisit le public nous bouleverse, comme la standing ovation qui clôt la représentation. Seul le spectacle vivant permet parfois d’atteindre cette immédiateté qui confine au miracle et à l’harmonie, cette évidence de l’instant présent, quelque chose qui, furtivement, ressemble à la grâce. Nous sommes heureux car les yeux embués d’émotion qui nous saluent nous prouvent que nous avons visé juste et touché au cœur.
Praia, deux jours plus tard. Le cinéma menace de s’effondrer, le montage s’éternise. Nous avons envie de pleurer plutôt que de jouer et la représentation débutera avec plus de deux heures de retard dans des conditions techniques proche du cauchemar. On n’y croit plus, et pourtant le public est là, qui nous redonne la foi. Et le spectacle renait de ses cendres, porté par les rires, les applaudissements, et la générosité de ceux qui nous accueillent et savent si bien le faire.
Ces trois représentations au Cap-Vert ( Sal, Mindelo, Praia ) nous laisseront le souvenir de quelques difficultés, de trop d’efforts et de concessions, mais surtout d’humanité partagée sur scène et au quotidien, et nous en sortons grandis, émus, avec une ferveur retrouvée, et la preuve, une fois encore, que rien n’est joué d’avance.