Une pizza à 50 dollars ? Tout de suite, monsieur.
Une chambre d’hôtel (9m2) avec vue sur la misère en tôle ondulée ? 500 dollars.
Un Gin-Tonic ? 25€.
Bon alors plus simple, parce qu’on est au bord de la mer, une tranche de poisson grillé et du riz dans un bouiboui ? Allez, on vous la fait à 25 dollars.
C’est sympa, mais je vais plutôt reprendre un lexomil.
Bienvenue en Angola, capitale Luanda, la ville la plus chère du monde. Parce qu’en Angola, il y a du pétrole et des diamants.
D'abord, il faut savoir qu'on a failli ne jamais y arriver. Pas de visas, de grosses galères administratives, mais finalement, à l'aéroport, les douaniers ont été très diligents. Du coup on les a pris en photo en pleine action.
Alors c’est comment la ville la plus chère du monde ? On ne sait pas très bien, parce qu’au niveau paysage urbain ça ressemble à s’y méprendre à la ville la plus pauvre du monde, avec quelques bijouteries en plus.
Quant aux exemples tarifaires qu’on vous donne, on a voulu rester raisonnables : nous ne sommes pas allés dans la partie de la ville où sortent les expatriés, parce là, c’est plus cher.
Le spectacle s’est déroulé sans galère majeure, dans un grand théâtre un peu délabré. Mais comme on était dans la ville la plus chère du monde, on a multiplié par 20 le prix des places du billet d’entrée. Pas bêtes.
Dommage de s’être basés sur le tarif d’Arusha, et qu’à Arusha c’ait été gratuit. Du coup ça n’a rien changé. Apparemment les gens étaient contents. On leur a fait l’humour au même prix qu’ailleurs, ça a dû leur faire bizarre de se sentir normaux.
Mais en dehors du spectacle, nous avons vécu une ville tendue ( forcément ), où tout semble difficile, la circulation, la communication, l’acceptation de l’autre. Une atmosphère à vous donner des rêves de condominiums.
Le soir, on nous a quand même indiqué une boîte sympa, l’Elinga, où nous avons pu observer la faune locale : arty et surlookée, façon Berlin nineties, ou Bastille quand c’était encore vaguement authentique. L’espace est sympa, expos, DJ, scène de théâtre, on a bien aimé.
On s’est demandés, en revanche, ce qui poussait les gens à s’expatrier dans cet endroit invivable. On a bien une idée, mais recommencer à parler d’argent, ce ne serait pas un peu vulgaire ?